Civilisation de l'Égypte pharaonique - Laurent Coulon

Civilisation de l'Égypte pharaonique - Laurent Coulon

Depuis la création en 1831 d'une chaire pour Jean-François Champollion, l'égyptologie constitue un domaine de recherches inscrit dans la tradition du Collège de France. Associée à une bibliothèque spécialisée, parmi plus les riches du monde, et à un important centre d'archives, la chaire Civilisation de l'Égypte pharaonique est maintenant partie intégrante du pôle Égypte et Proche-Orient anciens de l'Institut des Civilisations. L'enseignement de Laurent Coulon vise à interroger différents aspects de cette civilisation à partir d'une approche égyptologique nourrie aussi bien par l'archéologie et la philologie, s'appuyant sur des sources de première main, que par les questionnements de l'anthropologie. À côté d'une continuité apparente dans le domaine de l'organisation de la société, de la religion ou de l'art, des évolutions importantes se laissent naturellement discerner en Égypte ancienne depuis les périodes de gestation, au IVe millénaire av. J.-C., jusqu'à la fermeture des temples égyptiens et les derniers témoignages écrits attestés aux alentours du Ve-VIe s. apr. J.-C. Ainsi, certaines divinités acquièrent progressivement une place prépondérante au sein du panthéon et du calendrier liturgique égyptien en regard de la trajectoire historique du pays. Le cas du dieu Osiris, que l'on peut suivre depuis son apparition, à l'Ancien Empire, vers 2400 av. J.-C., jusqu'à son exportation dans le bassin méditerranéen, sera au cœur des premiers cycles de cours et séminaires : les enquêtes porteront sur le rôle que joue le dieu en dehors de la sphère funéraire d'une part, sur le statut et le fonctionnement cultuel des images osiriennes d'autre part. À la chaire sont aussi associés les travaux archéologiques menés par l'équipe Sanctuaires osiriens de Karnak sur ce site de Haute-Égypte où sont fouillés et étudiés un tombeau d'Osiris et plusieurs chapelles consacrées à différentes formes de ce dieu. Par ailleurs, une attention particulière est donnée aux outils fournis par les humanités numériques ; une base de données consacrée à la statuaire égyptienne d'époque tardive est ainsi en cours d'élaboration. Enfin, la chaire vise à promouvoir des travaux historiographiques sur la discipline, notamment à travers l'édition critique des œuvres de Champollion mais aussi par le biais de l'exploitation de fonds d'archives conservés au Collège de France.

  1. 3 JUIN

    Conférence - Hourig Sourouzian : La statuaire du temple de millions d'années d'Amenhotep III à Thèbes

    Laurent Coulon Civilisation de l'Égypte pharaonique Année 2024-2025 Collège de France Statuaire et temple en Égypte ancienne Conférence - Hourig Sourouzian : La statuaire du temple de millions d'années d'Amenhotep III à Thèbes Intervenant : Hourig Sourouzian Directrice de la mission des colosses de Memnon et du temple d'Amenhotep III à Kôm el-Hettan Hourig Sourouzian est invitée par l'assemblée du Collège de France sur proposition du professeur Laurent Coulon, chaire Civilisation de l'Égypte pharaonique. Résumé Ici, malgré la perte quasi totale des structures architecturales, les vestiges de ce temple ont révélé la présence d'une abondante statuaire royale et divine de types variés en matériaux divers, qui témoignent de la richesse de la statuaire du temple et la haute qualité artistique et virtuosité technique de la sculpture officielle. Inventaire de la statuaire du temple Les types distinctifs du répertoire : Statues colossales de taille extraordinaire du roi assis, à l'entrée des pylônes et, au-delà, des statues de moindres dimensions devant les portes du péristyle et de l'hypostyle. Statues colossales en granit rouge et en quartzite entourant la cour péristyle et représentant le roi debout, pieds joints et mains croisées sur la poitrine, à la manière d'Osiris mais pas momiformes. Statues colossales du roi marchant, à la porte-nord de l'enceinte du temple. Statues divines en matériaux divers et de types variés : divinités anthropomorphes, zoomorphes ou pourvues d'une tête animale. Des centaines de statues de la déesse léontocéphale Sekhmet, représentée assise ou debout, des groupes statuaires trouvés remployés dans les temples environnants, mettant en scène Amenhotep III en compagnie de divinités ; des effigies de dieux hiéracocéphales comme Sokar en albâtre égyptien, d'âmes de Nekhen en granodiorite ; sphinx androcéphales à l'effigie du roi et de la reine en quartzite et deux androsphinx gigantesques en calcaire tendre, un sphinx à queue de crocodile, une statue monumentale de la déesse hippopotame en albâtre. La petite statuaire Parmi les amas de fragments colossaux, se trouvent les vestiges de statues plus petites : têtes royales en granite rouge, schiste (grauwacke), ou calcaire dur ; une tête de faucon. Les paires de colosses aux portes des pylônes Une attention spéciale aux paires de colosses représentant le roi assis aux portes des pylônes permet de cerner les qualités exceptionnelles de ces sculptures gigantesques, d'admirer les prouesses techniques des carriers et transporteurs de pierre, l'ingéniosité des sculpteurs et artistes officiels. La première paire de colosses au Ier pylône est en quartzite, extraite des carrières de Gebel el-Ahmar près du Caire, seule restée en place après les séismes et débitages – connue aujourd'hui sous le nom générique de colosses de Memnon. La deuxième paire, en quartzite, trouvée fragmentée devant le IIe pylône et remontée par la mission des colosses de Memnon à partir de centaines de morceaux éparpillés. La troisième paire est exceptionnellement en albâtre provenant des carrières de Hatnoub ; trouvée gisant, à moitié submergée devant le IIIe pylône où, ayant entièrement documenté, groupé et traité les morceaux épars, notre mission s'apprête à les remonter à leur place d'origine. L'examen des statues de reines, qui accompagnent ces colosses, nous offre un aperçu sur l'évolution de l'iconographie tout en nous réservant quelques bonnes surprises.

    1 h 19 min
  2. 21 MAI

    Conférence - Hourig Sourouzian : Les groupes statuaires

    Laurent Coulon Civilisation de l'Égypte pharaonique Année 2024-2025 Collège de France Statuaire et temple en Égypte ancienne Conférence - Hourig Sourouzian : Les groupes statuaires Intervenant : Hourig Sourouzian Directrice de la mission des colosses de Memnon et du temple d'Amenhotep III à Kôm el-Hettan Hourig Sourouzian est invitée par l'assemblée du Collège de France sur proposition du professeur Laurent Coulon, chaire Civilisation de l'Égypte pharaonique. Résumé L'étude des différents types de groupes statuaires permet d'entrevoir, lorsqu'on connaît leur position exacte dans telle partie de temple, le rôle et l'interférence des personnages représentés. Roi et divinités Pour la plupart du temps, le groupe statuaire représente le roi en présence d'une ou de plusieurs divinités, selon l'épisode précis sur le parcours du roi à travers le temple, que la sculpture est censée reproduire en ronde bosse. Le roi est accueilli par la divinité. Le roi est mené par deux divinités vers le dieu suprême. Le roi est protégé ou couronné par les dieux. Le roi est admis dans la sphère divine où il figure comme dieu à part entière. Cas particuliers Dyades ou triades de divinités sans présence royale. Le couple royal, avec son corollaire : la famille royale. Enquête sur les manifestations divines à l'extérieur des temples Sous forme royale : devant les pylônes, la divinité se manifeste sous la forme du roi par le truchement des statues colossales. Sous forme animale : elle apparaît zoomorphe, sous forme de lion, bélier, faucon, babouin, ou autres, bordant les avenues processionnelles ou placées sur le parvis du temple. Sous forme hybride : le sphinx à savoir lion androcéphale (à tête humaine, royale) ou animale, le plus souvent à tête de bélier (sphinx criocéphale ou criosphinx), de faucon (sphinx hiéracocéphale ou hiéracosphinx), voire à tête de l'animal de Seth. Cette catégorie implique forcément un groupe statuaire qui place le roi sous la protection d'une divinité zoomorphe (lion, bélier, faucon, chacal) ou sous la forme hybride de sphinx androcéphale (à tête humaine divine), criocéphale ou hiéracocéphale, présentant le roi devant son poitrail.

    1 h 3 min
  3. 14 MAI

    Conférence - Hourig Sourouzian : La statuaire égyptienne dans les temples

    Laurent Coulon Civilisation de l'Égypte pharaonique Année 2024-2025 Collège de France Statuaire et temple en Égypte ancienne Conférence - Hourig Sourouzian : La statuaire égyptienne dans les temples Intervenant : Hourig Sourouzian Directrice de la mission des colosses de Memnon et du temple d'Amenhotep III à Kôm el-Hettan Hourig Sourouzian est invitée par l'assemblée du Collège de France sur proposition du professeur Laurent Coulon, chaire Civilisation de l'Égypte pharaonique. Résumé La statuaire divine et royale fait partie intégrante du temple égyptien. Les temples que nous visitons aujourd'hui, ont pu garder leurs murs, parfois même leur plafond mais sont pour la plupart presque entièrement vidés de leur riche mobilier qui était composé de statues, d'autels, de tables d'offrandes, de stèles, etc. Ce matériel a disparu par usure du temps, destructions, débitages, transferts, réemplois, pillages, ou autres désagréments. Ce qui a pu survivre fut en majorité dispersé dans des musées et des collections d'antiquités égyptiennes ou en dernier recours, simplement pour des raisons de sécurité, dans des réserves nationales d'antiquités. Isolées de leur contexte, ces statues sont considérées comme œuvres d'Art, à admirer pour leur qualité artistique ou technique, ou comme objets archéologiques à étudier souvent comme support d'inscriptions à dessein de les traduire, sans toujours connaître leur provenance ni comprendre leur raison d'être. Or le programme des scènes sculptées sur les murs de ces temples aujourd'hui dépourvus de leur statuaire, en s'appuyant sur des rares statues conservées en place et celles qui ont survécu dans des temples rupestres, nous aide à reconstituer en partie le contenu du mobilier. Les concordances entre la statuaire et les représentations en deux dimensions concourt à mieux déterminer la position des catégories de statues voire la répartition des types statuaires dans des parties distinctes des temples, selon un programme bien défini.

    1 h 32 min
3,5
sur 5
8 notes

À propos

Depuis la création en 1831 d'une chaire pour Jean-François Champollion, l'égyptologie constitue un domaine de recherches inscrit dans la tradition du Collège de France. Associée à une bibliothèque spécialisée, parmi plus les riches du monde, et à un important centre d'archives, la chaire Civilisation de l'Égypte pharaonique est maintenant partie intégrante du pôle Égypte et Proche-Orient anciens de l'Institut des Civilisations. L'enseignement de Laurent Coulon vise à interroger différents aspects de cette civilisation à partir d'une approche égyptologique nourrie aussi bien par l'archéologie et la philologie, s'appuyant sur des sources de première main, que par les questionnements de l'anthropologie. À côté d'une continuité apparente dans le domaine de l'organisation de la société, de la religion ou de l'art, des évolutions importantes se laissent naturellement discerner en Égypte ancienne depuis les périodes de gestation, au IVe millénaire av. J.-C., jusqu'à la fermeture des temples égyptiens et les derniers témoignages écrits attestés aux alentours du Ve-VIe s. apr. J.-C. Ainsi, certaines divinités acquièrent progressivement une place prépondérante au sein du panthéon et du calendrier liturgique égyptien en regard de la trajectoire historique du pays. Le cas du dieu Osiris, que l'on peut suivre depuis son apparition, à l'Ancien Empire, vers 2400 av. J.-C., jusqu'à son exportation dans le bassin méditerranéen, sera au cœur des premiers cycles de cours et séminaires : les enquêtes porteront sur le rôle que joue le dieu en dehors de la sphère funéraire d'une part, sur le statut et le fonctionnement cultuel des images osiriennes d'autre part. À la chaire sont aussi associés les travaux archéologiques menés par l'équipe Sanctuaires osiriens de Karnak sur ce site de Haute-Égypte où sont fouillés et étudiés un tombeau d'Osiris et plusieurs chapelles consacrées à différentes formes de ce dieu. Par ailleurs, une attention particulière est donnée aux outils fournis par les humanités numériques ; une base de données consacrée à la statuaire égyptienne d'époque tardive est ainsi en cours d'élaboration. Enfin, la chaire vise à promouvoir des travaux historiographiques sur la discipline, notamment à travers l'édition critique des œuvres de Champollion mais aussi par le biais de l'exploitation de fonds d'archives conservés au Collège de France.

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